La Fédération Chypriote des Échecs a rejoint aujourd’hui notre association, à l’unanimité des votes, les membres du Comité Directeur de l’AIDEF ont accepté leur demande d’adhésion.
La " Cyprus Chess Federation " devient donc le 46° membre de l’AIDEF.
Nous saluons chaleureusement l’initiative du président
Christoforos TORNARITIS et du vice-président et délégué Paris KLERIDES.
Nous souhaitons la bienvenue à tous les joueurs d’échecs chypriotes que nous espérons voir nombreux participer à nos activités.
Chypre et la Francophonie
En 2006, lors du 11ème Sommet de la Francophonie à Bucarest, l’Organisation internationale de la Francophonie a admis la République de Chypre en tant que membre associé. Une décision sans doute motivée par les liens culturel et linguistique qui unissent Français et Chypriotes, mais peut-être aussi par la présence de la Grèce dans la Francophonie.
Chypre est une île qui occupe une position privilégiée dans la Méditerranée orientale au carrefour de trois continents et civilisations. Elle est située à 75 km au sud de la Turquie, 100 km des côtes syriennes et libanaises et environ 1 000 km au sud-est d’Athènes.
C’est la troisième île de la Méditerranée, avant la Corse, mais après la Sicile et la Sardaigne, Elle s’étend sur 240 km d’est en ouest et 100 km du nord au sud, avec une superficie totale d’un tiers de celle de la Belgique. Ses côtes représentent 700 km de rivages. Le relief y est assez accidenté puisque le point culminant, le mont Olympe, s’élève à 1 952 m. Le territoire est amputé à concurrence de 3 % par l’existence de deux bases souveraines britanniques et depuis 1974, le tiers nord de l’île de Chypre (37 % du territoire) est occupé par l’armée turque.
Chypre est l’île la plus chaude de la Méditerranée avec un climat méditerranéen au rythme saisonnier bien marqué. Les étés très chauds et secs (avec des températures de 40° C et plus en journée), de la mi-mai à la mi-septembre, et les hivers frais et plutôt instables, de novembre à la mi-mars, sont séparés par des automnes et des printemps très courts.
Histoire
Chypre a joué un rôle majeur dans l’histoire de la Méditerranée orientale. Au début du 2e millénaire avant J-C, les Grecs Achéens établissent sur l’île des royaumes-cités et y introduisent leur langue, religion et mode de vie. Cependant la position stratégique de l’île en fait l’objet de convoitises de la part de nombreuses puissances. Elle passe tour à tour entre les mains des Egyptiens, des Romains, des Byzantins, des Francs, des Vénitiens, puis des Ottomans. Ces derniers cèdent, en 1878, l’île aux Britanniques qui instaurent en 1914 un système colonial.
Bien que chacun de ces peuples ait laissé à sa manière son empreinte sur l’île, le caractère hellénique demeure l’influence prédominante et persistante. Par ailleurs, les Anglais, derniers à occuper Chypre avant qu’elle ne devienne une république indépendante, ont marqué de leur modèle, le développement du commerce, du droit, de l’administration publique et de la vie économique en général.
Politique
Chypre accède à l’indépendance en 1960 sous le nom officiel de République de Chypre. En même temps, la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie sont désignées « puissances garantes » de ce nouvel état dont les pouvoirs sont constitutionnellement partagés entre les Chypriotes grecs et turcs, lesquels représentent respectivement, à cette époque, 82 % et 18 %.
En 1974, suite à plusieurs années de tensions entre les deux communautés et en réponse à un coup d’Etat fomenté par la Grèce en vue d’un rattachement de l’île, la Turquie intervient militairement et occupe la partie nord du territoire. Les transferts de population, suite à cette intervention militaire, aboutissent à une séparation des deux communautés. En 1983, la République turque de Chypre du Nord est autoproclamée. Cet état n’est toutefois reconnu, à ce jour encore, par aucun gouvernement à l’exception de la Turquie.
Le 1er mai 2004, Chypre entre dans l’Union européenne, mais l’application de l’acquis communautaire est suspendue au Nord de l’île puisque aucun accord entre les deux communautés n’a pu être trouvé malgré les nombreuses négociations placées sous l’égide des Nations unies. Le règlement de la question chypriote est désormais passé des mains de l’ONU à celles de l’UE.
Si la vie politique à Chypre reste dominée par le problème de la réunification, l’entrée dans l’Union a eu des répercussions importantes, en particulier d’un point de vue économique.
Place du français
Le grec et le turc sont les deux langues officielles de la République de Chypre. Cependant, l’anglais est très largement répandu et couramment utilisé dans le monde des affaires et dans l’administration, en raison, nous l’avons vu, d’un siècle de colonisation britannique.
Ceci n’a, cependant, pas empêché le gouvernement chypriote de signer, il y a près de quarante ans, un accord culturel avec la France. Ces liens se voient, dès lors, consolidés par l’adhésion de Chypre à la Francophonie. Pour sa part, l’OIF trouve, sans doute, dans cette opération, un atout supplémentaire pour appuyer son "Plan action pour le renforcement du français au sein des Institutions européennes".
Selon le rapport 2004-2005 du haut Conseil de la Francophonie, il y a près de 50 000 étudiants qui apprennent le français dans le système scolaire chypriote, en tant que langue étrangère. Un nombre, somme toute non négligeable, par rapport à une population de 850 000 habitants. Notons aussi que 115 enfants suivent un enseignement en français, à l’école française Arthur Rimbaud de Nicosie. A l’Université de Chypre, les étudiants qui étaient 40 à étudier le français en 2002, étaient 750 en 2005. De même, les inscriptions au DELF - diplôme d’études en langue française - (titre officiel délivré par le ministère français de l’Éducation nationale) sont passées de 1300 en 2002 à 2300 en 2006.
Le réseau culturel français à Chypre comprend également deux Alliances françaises, à Limassol et Paphos et un Centre culturel à Nicosie qui dispose d’un important centre de documentation. Ces institutions ont pour mission à la fois, la promotion de l’enseignement du français notamment à desti-nation des fonctionnaires chypriotes ainsi que le renforcement et la diversification des coopérations scientifique et universitaire. Dans cette optique, un Programme d’actions intégrées destiné à financer la mobilité de jeunes chercheurs a d’ailleurs été mis sur pied. Ainsi, en 2003, 187 étudiants chypriotes ont été accueillis en France, soit une augmentation de 140 % depuis 1998.
Il faut souligner par ailleurs, que de nombreuses manifestations culturelles regroupent les Chypri-otes et les Français qui souhaitent maintenir un lien via la langue et la culture françaises. C’est la raison pour laquelle, par exemple, la Journée de la francophonie, organisée chaque année en mars, recueille un vif succès comme le démontre le nombre d’activités proposées ce jour-là.
De plus, on trouve également sur l’île, une antenne de la FIAFE, la Fédération internationale des Accueils français et francophones à l’étranger. Cette association "Nicosie-Accueil" appelée aussi Vivre à Chypre compte environ 130 membres. Elle a pour mission d’accueillir et d’accompagner les Français ou les francophones lors de leur installation sur place, en les aidant à résoudre les problèmes de la vie quotidienne (logement, choix des écoles, services de santé…). Vivre à Chypre propose aussi des activités telles que cafés-rencontres, visites, ateliers, activités culturelles, … Un excellent moyen de tisser des liens avec les insulaires pour une bonne compréhension des cultures de chacun.
Signalons, pour terminer, que dans la perspective de la réunification, l’action du gouvernement français se développe également dans la partie Nord de l’île avec la mise en place d’une association culturelle franco-chypriote turque.
Même si Chypre n’a jamais été sous l’influence directe de la France, la vie culturelle en français sur l’île semble malgré tout assez développée. Suffisamment sans doute pour justifier son entrée au sein de la Francophonie. Adhésion qui, tout comme l’entrée dans l’Union européenne, devrait, espérons-le, permettre de trouver une solution pour résoudre le conflit entre les communautés grecque et turque.
La francophonie à Chypre du XIIe à la fin du XIXe siècle. Évolution historique et sociologique
(Texte intégral annexé en format pdf)
On peut parler de présence et de pratique francophones en Chypre depuis 1192, date à laquelle Guy de Lusignan achète aux Templiers le territoire qui deviendra un Royaume Latin. A travers les différentes dominations vénitienne, ottomane, britannique, le français a continué à être parlé en Chypre, où il s’est maintenu pour des raisons diplomatiques et commerciales ; à Larnaca, échelle du Levant, une petite colonie française reste active et obtient un consulat français dès le XVIIe siècle. Les caractéristiques cosmopolites et polyglottes des Chypriotes font que « le français de Chypre » a au cours des siècles été influencé par le grec, l’arabe des Syriens puis l’italien. Mais, au XIXe siècle, la francophonie revient en force en Chypre, tant par l’enseignement laïque chypriote que par celui de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, renforcée dans la période récente par le processus aboutissant à l’entrée de Chypre dans l’Union européenne.